PHILOSOPHIE CHINOISE

La Peur

et les angoisses

C’est un sujet vaste et compliqué à aborder. Néanmoins, j’ai essayé de le simplifier sans pour autant lui enlever l’essentiel. J’espère que ce texte puisse vous aider à mieux comprendre cette émotion qui, certes n’est pas bien agréable, cependant utile. Je vous souhaite une bonne lecture.

Qui n’a pas déjà eu peur au moins une fois dans sa vie ? Je pense que nous avons tous déjà vécu une telle situation. Mais c’est quoi la peur ? Quand est-ce qu’on a peur ? De quoi a-t-on peur ? Essayons d’approfondir ces questions pour mieux comprendre cette émotion qui ne nous facilite pas toujours la vie.

En observant notre existence, nous constatons qu’elle tourne souvent autour de la peur. Nous faisons souvent les choses par peur de quelque chose. Si nous observons notre société dite «moderne», nous constatons que beaucoup de choses sont dictées par la peur : peur de perdre son emploi, peur de rester seul, peur de s’ennuyer, peur de ne pas être considéré par les autres, peur de ne pas plaire à l’autre, etc. Puis il y a d’autres peurs : peur de mourir, éventuellement des peurs existentielles, peur de tomber malade, peur d’avoir un accident, ou bien de ne pas être à la hauteur, ou encore, peur de la vie, etc.

Bien entendu, nous pourrions étendre la liste à l’infini. Les peurs sont très diverses et multiples, et selon les individus, elles ne sont étonnamment pas toujours les mêmes. Ceci est bien étrange. À quoi cela peut-il être dû ? Comment cela se fait-il que, selon la personne que vous rencontrez, selon la personne que vous côtoyez, les peurs ne sont pas les mêmes ?

En fait, il existe deux types de peurs :

- il y a la peur innée, ou instinctive, qui est là en cas de danger ou de menace, pour nous protéger, pour éviter que nous prenions des risques inutiles, que nous mettions notre vie en danger ou que nous nous fassions mal. Elle est rattachée à l’instinct de conservation. Elle permet d'évaluer rapidement les risques d’une menace avant de prendre une décision et d'agir. Nous pourrions dire que la peur, quand elle est adaptée, a une fonction de signal d'alarme, de protection et de garde-fou;

- et il y a la peur qui est acquise dans la vie, soit par l’éducation, soit par l’entourage, la société, l’expérience, etc.

Dans le premier cas, tout le monde a peur plus ou moins des mêmes choses (un grand bruit inattendu, un grand feu, une explosion, quelque chose qui apparaît de manière subite et inattendue, etc.). Dans le deuxième cas, les peurs diffèrent selon les personnes : pas tout le monde a peur des araignées, des chiens, des tunnels, etc.

En psychologie chinoise nous différencions la peur et la frayeur. Il est possible d’avoir peur sans que la personne soit confrontée directement à quelque chose qui effraye (appréhension qui vient de l’intérieur), comme par exemple la peur de ce qui nous attend le lendemain alors que nous ne sommes pas le lendemain. Dans la frayeur, pour la psychologie chinoise, la personne est devant quelque chose qui fait peur (il y a un stimulus extérieur). Elle peut être induite soit par la peur du premier cas (un bruit fort ou suspect par exemple), soit par la peur du deuxième cas (présence d’une araignée par exemple, pour autant que la personne en ait peur). Dans la médecine chinoise, la peur est l’une des 5 émotions, et elle est liée à l’organe «rein».

Il y a également l’anxiété, qui est malheureusement aussi très répandue dans notre société. Elle est définie comme étant une peur prolongée ou répétée, qui peut être appréhendée, c’est-à-dire que la peur peut exister sans qu’on soit confronté directement à l’agent qui crée la peur. Ainsi, par exemple, le fait d’avoir toujours peur de perdre son emploi, ou de ne pas être à la hauteur, ou peur de faire faux, etc., peuvent amener à de l’anxiété.

Et l’angoisse ? C’est un malaise psychique et physique provoqué par le sentiment de l’imminence d’un danger, qui peut prendre la forme de la crainte, de l’inquiétude, voir de la panique, et qui est caractérisé par la transpiration, l’accélération du pouls, l’apparition de spasmes, d’une sensation d’étouffement, de serrement à la gorge.

L’angoisse et l’anxiété sont très proches et sont une forme de peur. Cependant, la crise d’angoisse peut survenir (en toute vraisemblance) sans raison apparente.

Mais la peur est aussi une qualité. Si elle est modérée, cela montre que la personne connaît la notion de responsabilité. En effet, si nous sommes responsables, nous avons envie de faire bien, et nous pouvons avoir peur de faire faux, ou de ne pas faire assez bien. Cela veut dire que nous ne sommes pas indifférents. C’est donc bel et bien une qualité, pour autant qu’elle ne soit pas trop forte et qu’elle ne nous empêche pas de vivre normalement.

Dans un premier temps, au début de notre existence terrestre du moins, la peur est là pour nous protéger. En effet, au début de notre vie, l’instinct nous dirige parce qu’il nous manque le savoir, la connaissance. Par la suite, la peur peut être acquise par l’expérience, par le vécu, comme nous l’avons vu plus haut.

Actuellement, notre société moderne est anxiogène. L’occident nous rend spectateurs de la vie, alors qu’on devrait être acteur. L’occidentalisation, la modernisation, a favorisé le développement de la peur. Comment ? En planifiant les choses. Tout est réglé en occident : le moment de se réveiller, de manger, de travailler, de se déplacer, d’aller dormir, à cela s’ajoutent tous les éléments de possession que la société nous “impose” (terrains, maisons, habits, objets divers, etc.). Tout est cadencé par une organisation structurelle qui est : la montre, mais aussi les institutions économiques et gouvernementales, ainsi que le conditionnement acquis à travers la société dans laquelle nous vivons. La journée a été fractionnée en sections (heures, minutes, secondes), et nous avons pris l’habitude de suivre cette structure. Dès qu’un grain de sable vient perturber cette belle organisation, cela crée de l’angoisse, de la peur. En fait, notre société moderne a oublié d’intégrer dans son organisation les imprévus. Par exemple, si un train arrive avec 5 minutes de retard, je commence à avoir peur de m’être trompé dans l’horaire, ou alors je crains de manquer la correspondance. Ou bien, si j’ai prévu d’aller au travail, et que dans la nuit il a neigé, et que j’arrive avec 20 minutes de retard, cela peut provoquer de l’angoisse : il y a eu un imprévu et je n’ai pas pu respecter l’emploi du temps que je me suis fixé ou que je devais suivre (arriver à l’heure au travail malgré les imprévus).

L’habitude, la cyclicité, ou la périodicité, sont des pièges, car dès qu’il y a des imprévus, cela génère chez certaines personnes de la peur, de l’anxiété.

Un autre exemple : nous avons l’habitude d’avoir un vaste choix de denrées alimentaires dans nos magasins. Qu’il fasse beau ou pas, qu’il y ait de la sécheresse ou pas, nous pouvons acheter des bananes, des légumes, etc. Ceci donne à la société de fausses sécurités, car elle croit que tout est toujours facilement disponible. Si je vais au magasin et que j’ai décidé de faire une salade de fruits avec des bananes et que ce jour-là il n’y en a plus, je me sens légèrement angoissé, et contrarié, parce que j’ai l’habitude d’en trouver. Notre société moderne, presque trop organisée, n’arrive plus à vivre en laissant venir les choses, mais en planifiant et organisant les choses. Ceci est typiquement anxiogène, lorsque la planification ou l’organisation ne se déroulent pas comme prévu. Nous ne laissons plus la place à l’imprévu !

La possession crée aussi des peurs ! La peur de perdre ce que nous avons, que ce soit une chose, ou un être.

Le gouvernement et l’économie nous mettent la pression financière. Tant que nous avons assez d’argent pour couvrir les dépenses courantes, cela ne pose pas trop de problèmes. Mais si les dépenses deviennent plus importantes que les rentrées, même sans faire des excès, et sans faire exprès, cela génère à nouveau de la peur, de l’anxiété.

Un autre facteur qui génère des peurs dans notre société est la compétition. On nous fait croire que ce qui est important dans la vie, c’est d’être meilleur que l’autre, d’être un gagnant, de dépasser l’autre, alors qu’en réalité, nous ne devrions pas être plus forts que l’autre, mais plus forts que nous-mêmes grâce à l’autre.

Notre manière de fonctionner crée donc des situations de peurs qui, en réalité, n’existent pas !

Alors, c’est quoi finalement la peur ?

En résumé, nous pouvons dire que la peur provient souvent de l’ignorance des choses, ou d’un manque de foi, au sens large. Je pourrais définir la foi comme  une croyance que la vie n'est pas qu'un simple déroulement de hasards auxquels nous devons faire face, mais plutôt qu'elle est une vaste organisation dans laquelle tout a un rôle à jouer, une raison d'être, un sens, indépendamment du fait que nous le comprenions ou pas. En fait, les deux se rejoignent, car le manque de foi est une forme d’ignorance. Plus je serai dans une forme de foi, plus je ferai confiance à ce qui m’arrive. Plus je serai dans la connaissance, plus je pourrai avoir de la foi, et moins j’aurai peur.

Tant qu’il y aura de l’insécurité dans une population, un manque de confiance, un manque de compréhension du fonctionnement du monde, un manque de connaissance de qui nous sommes et de comment nous fonctionnons, un manque de foi donc, il y aura de la peur.

Comment faire alors pour surmonter la peur ?

D’après les différents éléments que nous avons évoqués, les peurs proviennent principalement de la méconnaissance, de l’ignorance, de l’inconnu. En effet, si je fais confiance, ce qui est une forme de foi, ou si je connais, je n’ai plus peur. Par exemple, les personnes qui ont vécu une expérience de mort imminente (EMI) ou NDE (near-death experience) n’ont plus peur de la mort. Un piège à éviter est donc l’ignorance.

Un autre piège est la routine. Le fait de devoir sortir d’une routine peut être anxiogène. Il faut donc voir les imprévus comme un défi, comme une opportunité de faire autrement, de découvrir quelque chose de nouveau, de trouver des solutions. C’est une opportunité d’Être, car nous sommes poussés à «agir dans le réagir».

Et encore un autre piège à éviter est de ne pas trop s’attacher aux choses. En effet, dans l’avoir, nous serons malheureux, car nous aurons peur de perdre. Comme nous ne sommes que de passage ici sur terre, il ne faut pas trop s’attacher aux choses terrestres, car elles ne nous sont que prêtées !

La compétition ne doit pas être un but en soi. Elle peut être utile afin de nous stimuler et de nous améliorer, mais elle ne doit pas nous briser ni nous dévaloriser. Il est impossible d’être brillants en tout ! C’est une réalité ! 

N’oublions pas que certaines choses doivent nous faire peur, car elles sont dangereuses ! Là, il n’est pas utile de corriger quoi que ce soit !

Comment faire concrètement pour surmonter la peur ?

La connaissance : c’est un bon point pour ne plus avoir peur. Mieux je connais quelque chose, moins j’en ai peur, car la connaissance fait croître la confiance. De quoi ai-je peur ? Pourquoi cela me fait peur ? Analysez de quoi vous avez peur et pourquoi. Osez regarder la peur «droit dans les yeux». Ressentez ce que cela évoque en vous. Mettez-vous en confiance par rapport à ce qui vous fait peur. Observez de quelle manière vous arrivez à rester sûr de vous, comme vous avez de l’assurance, comme vous arrivez à vous affirmer. À force de vous entraîner ainsi, vous garderez le contrôle de vous dans toutes les situations. Parfois il sera nécessaire de passer par la démarche corporelle (voir plus bas).

La confiance : La connaissance va faire croître la confiance, mais parfois il va falloir faire confiance sans la connaissance. Ceci équivaut à l’acte de foi, au sens large. En effet, tout a un sens dans la vie, que nous le comprenions ou pas. Tout est organisé. Si nous partons du principe que nous sommes ici sur terre pour apprendre, comme le décrit la philosophie chinoise, mais pas que, il va de soi qu’il faut un programme adapté à chacun pour suivre l’apprentissage prévu dans la vie, car nous n’avons pas tous les mêmes nécessités : nous n’avons pas tous le même niveau d’apprentissage. Il faut donc obligatoirement une ligne directrice qui va nous guider dans la vie. C’est ce que nous pouvons appeler  le destin . Il va falloir apprendre à faire confiance à notre destin. Lui, il sait ce qui est juste pour nous et pourquoi. Il ne nous épargne pas toujours, mais quoi qu’il puisse arriver, il y a toujours une vraie raison pour laquelle cela doit arriver, et cela peut parfois dépasser notre entendement. C’est pour ça qu’il faut apprendre à faire confiance à la vie, à notre destin, et prendre les choses comme elles viennent, en gardant le sourire, car c’est une opportunité pour apprendre, tout en essayant de faire du mieux que nous pouvons avec les moyens que nous avons. Finalement c’est assez simple : il suffit de «surfer sur la vague de la vie». Mais le libre arbitre peut parfois venir perturber un peu le destin. Cela fait partie de la fameuse loi universelle de cause à effet.

Changer notre regard : si je change mon regard par rapport à ce qui me fait peur, je n’en ai plus peur. Par exemple, si j’ai eu une mauvaise expérience avec un chien, ce qui fait que depuis j’en ai peur, mais que par la suite j’arrive à me familiariser avec eux et voir que ce sont des animaux qui peuvent être très doux, très câlins, et très fidèles, alors je change mon regard par rapport à eux, et ils ne me feront plus peur. Essayez donc de changer votre regard face à ce qui vous fait peur, et de voir la situation sous un autre angle. Parfois cela peut être utile d’en discuter avec une autre personne qui pourra vous donner un autre point de vue.

Prendre les choses au deuxième degré : La vie est une vaste organisation qui nous permet d’apprendre beaucoup de choses en direct : ce qu’amène le bien et ce qu’amène le mal, la gestion de nos différentes attitudes devant les diverses situations, la vie en communauté, l’organisation de notre environnement, de ce qui nous entoure, de nos ressources, la notion de responsabilité, etc. Les situations, les étapes que nous devons parfois traverser ne sont pas toujours simples et agréables. Cependant, comme nous sommes dans un processus d’apprentissage, elles sont utiles. Mais nous prenons parfois certaines situations trop à coeur. Cela engendre alors beaucoup de souffrance. Il est parfois utile de ne prendre les choses de la vie qu’au deuxième degré. Cela permet d’avoir un certain détachement et de prendre du recul. Si nous arrivons à relativiser, à ne pas tout prendre au premier degré, à ne pas tout prendre sur nos épaules, cela va nous aider à mieux vivre. Nous nous sentirons plus légers. Il sera plus facile de traverser les différentes situations, et il sera aussi plus facile de trouver des solutions, car plus quelque chose nous tient à coeur, plus nous bloquerons là-dessus, moins il sera facile de voir ou de trouver une solution.

Parfois nous nous faisons du souci pour les autres. Cependant, nous ne pouvons pas résoudre les problèmes pour les autres. Ce n’est pas notre travail. Nous ne sommes pas l’ange gardien des autres. Il faut laisser les anges gardiensfaire leur travail, autrement ils s’ennuient là-haut ! En plus, si nous faisons le travail à la place des personnes concernées, comment feraient-ellespour s’instruire par l’expérience ? Nous les empêcherions d’apprendre. Ce n’est pourtant pas ce que nous voulons. Il est tout à fait compréhensible que nous ne souhaitions pas que des personnes souffrent, mais l’apprentissage passe parfois par là ! Il est par contre tout à fait possible de les soutenir ou de donner des conseils.

Voilà pourquoi il est important d’avoir un certain détachement, de prendre les choses au deuxième degré, pour dédramatiser la situation, ce qui va permettre de la vivre plus facilement, et ainsi il sera plus aisé de trouver une solution. Le détachement passe parfois par l’acceptation. Il faut apprendre à accepter que nous ne pouvons pas tout contrôler.

Le détachement n'est pas à mettre au même niveau que l'indifférence, car il n'est ni un manque de compassion ni un manque d'amour ! On peut pratiquer le détachement tout en éprouvant de la compassion et de l'amour, mais de l'amour non possessif.

L’instant présent : Ce fameux instant présent est très important. Il permet de nous situer dans notre environnement et de ne pas nous perdre dans des projections mentales. Dans l’instant présent, nous expérimentons en direct ce que les choses sont. C’est l’ici et le maintenant. C’est aussi devenir conscients de ce qui se passe autour de nous et en nous. Comme dans la majorité des peurs que nous ressentons nous ne sommes pas en présence directement de ce qui fait peur, l’instant présent permet de prendre conscience que nous ne sommes pas en danger, qu’il n’y a rien qui nous menace. Ainsi, il devient possible de se rassurer, de se calmer, de s’apaiser. Si le contraire devait être le cas, si nous sommes réellement en danger, il est bien clair qu’il faut essayer de fuir, de se mettre à l’abri, d’aller chercher de l’aide ou de se défendre. Mais heureusement pour nous, ce n’est que très rarement le cas. Observez ce qu’il y a autour de vous. Réalisez qu’il n’y a pas de danger imminent, que tout est calme, que vous n’êtes pas menacés ! Il sera certainement profitable de passer par la démarche corporelle, comme décrite un peu plus bas. Si nous restons dans le présent, nous n’aurons plus peur, sauf dans les rares situations où nous serions réellement en danger.

Il est conseillé de s’entraîner à vivre dans l’instant présent tout le temps, surtout en dehors des périodes de crise. L’exercice n’en sera que plus efficace. Il est décrit sur mon site www.philchin.info , sous la rubrique « Exercices de base », ainsi que dans mon livre  «Lâcher prise avec l’aide de la philosophie chinoise».

Pour faire face aux angoisses, l’instant présent est un excellent point de départ. Il faudra y associer la démarche corporelle. La respiration sera un élément essentiel pour combattre l’oppression ou la sensation d’étouffement. En cas de crise, essayez de respirer calmement et profondément par le nez si possible. Sentez comment l’air vient remplir votre poumon, comme elle oxygène tout votre corps. Ressentez le bien-être que cela procure. Un deuxième élément qui va pouvoir aider à vaincre l’angoisse est la visualisation mentale. Elle permet de calmer l'angoisse qui se trouve souvent dans notre cerveau et qui engendre des réactions physiologiques. La marche à suivre est la suivante : il faut penser à quelque chose de paisible et en mouvement en visualisant un paysage comme la montagne ou la mer. Imaginez que vous vous promenez dans ce paysage. Ressentez la température agréable qu'il fait, la petite bise qui vient caresser votre peau, les odeurs qui vous entourent, observez les couleurs resplendissantes autour de vous. Ressentez l'herbe sous vos pieds, ou bien le sable, regardez au loin un joli coucher de soleil, écoutez les sons qui vous bercent. Tout ceci, vous le verrez, vous aidera à vous apaiser et à retrouver un calme intérieur.

Mais tous ces points ne suffiront pas toujours, car il faudra aussi passer par la démarche corporelle. Il faudra s’entraîner progressivement à corriger et maîtriser les réactions physiologiques corporelles, ainsi que les pensées. Les différentes techniques pour y arriver sont : la respiration, la prise de conscience que le danger n’est pas réel dans l’instant présent (sauf dans quelques rares exceptions), la visualisation mentale, et la mise en situation anxiogène progressivement et graduellement en évitant une réaction corporelle et émotionnelle trop forte.

Ces techniques ne sont pas très compliquées, mais elles demandent de l'entraînement et de la persévérance. Il s'agit de ressentir l'état dans lequel vous vous trouvez dans une situation donnée, puis de corriger cet état en remplaçant votre perception par du calme, de la sérénité, de la béatitude, de l’assurance, de la fierté, de l'amour, de la joie, et en apprenant à faire ce qui est anxiogène avec plaisir, pour autant que cela ne soit pas dangereux, ce qui va faire grandir la confiance. C’est une des techniques pour «changer le regard». Vous verrez qu'avec le temps vos sensations désagréables vont s'estomper progressivement. Mais cela peut prendre un certain temps. C'est pour cela qu'il est important de s'entraîner, de faire les exercices adaptés à vous et de persévérer. Vous apprendrez ainsi à transformer toutes les situations possibles et imaginables que vous pourriez rencontrer dans votre vie. Ceci est une réalité.

Nous venons de voir la respiration et l’instant présent. La visualisation intérieure, ou mentale, comme décrite un peu plus haut, est un bon exercice pour gagner en confiance et corriger notre ressenti. Voici une autre manière de pratiquer : installez-vous dans un endroit calme. Respirez calmement et profondément et appréciez ce moment de bien-être. Maintenant visualisez la situation qui vous dérange ou qui fait peur. Observez-là tout en restant calme. Si un malaise surgit, corrigez-le en y mettant le contraire. Retrouvez le calme, le bien-être, en respirant calmement et profondément. Relâchez les tensions, regagnez en confiance, en assurance. Maintenez cet état tout en visualisant la situation. Vous verrez, à force de faire cet exercice, vous allez pouvoir vaincre votre peur.

Avant de se mettre en situation, c’est-à-dire «d’affronter» ce qui fait peur, il est conseillé de se préparer au préalable par l’exercice de visualisation mentale qui vient d’être décrit. Ensuite, lorsque vous vous sentirez plus sûrs, vous pourrez essayer de réellement vous approcher gentiment, calmement, de ce qui fait peur, tout en gardant la maîtrise physiologique et psychologique, comme vous l’aviez fait avec l’exercice de la visualisation. Allez-y lentement, doucement, car il faut rester confiant. Efforcez-vous cependant de temps en temps de dépasser un peu votre zone de confort, tout en gardant et appréciant le calme, l’assurance, la fierté. Ce n’est qu’ainsi que vous arriverez, petit à petit, à vous libérer de la peur.

Nos pensées nous influencent. Il peut être parfois utile d’en reprendre le contrôle. Un des moyens pour y parvenir est de se répéter des phrases positives. À force de le faire, notre subconscient finit par se conformer à elles, et ainsi on obtient un résultat durable. Pour cela, il est conseillé de lire des phrases dites «positives», dont quelques exemples se trouvent dans mon livre, mais aussi dans d’autres livres, au minimum 3 fois en suivant, mais cela peut aller jusqu'à 30 fois. Il faut les lire soit à voix haute, soit mentalement, en restant bien concentré sur la signification des mots, de préférence au moins une fois par jour. Si vous n'arrivez pas à faire l'exercice tous les jours, faites-le au moins trois fois par semaine. Voici un exemple de phrase positive :

Les angoisses et les sentiments de peur vont disparaître de jour en jour, car je me sens aussi plus fort de jour en jour. J’arriverai à maîtriser toutes les situations facilement et naturellement. Je trouverai la solution parfaite à chacun des problèmes que je rencontre. Ainsi, il n’y a aucune raison que je ressente des angoisses. Je remercie la sagesse cosmique pour l’aide qu’elle m’apportera.

Finalement, concernant certaines peurs ou de fortes angoisses : Si la situation devait être grave et difficile à maîtriser, allez voir le médecin qui prescrira certainement des médicaments qui aideront à mieux se libérer des angoisses. Leur prise ne devrait pas dépasser 8 à 12 semaines (c’est ce qui est conseillé), et le traitement devrait être accompagné par une psychothérapie ou une thérapie comportementale et cognitive, car, comme déjà décrit ci-dessus, il va falloir gagner en confiance et désapprendre les «mauvais réflexes» qui se sont mis en place progressivement !

Un dernier ingrédient utile pour vaincre la peur est… la patience. En effet, la transformation va prendre du temps, car il faut construire sa confiance, sa connaissance, le changement du regard sur les choses, et le détachement.

La peur n’est pas une émotion facile à dompter. Mais s’y on y travaille, avec le temps, c’est possible.

Alors, bonne pratique.

Affronter nos peurs, c’est rester curieux de nous découvrir

et relever le défi de nous dépasser.

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